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l’horizon, la ligne blanche trahissant les Pierres-Noires, où, sans doute, achevait de disparaître, à chaque nouveau choc, la dernière parcelle du bâtiment qui l’avait amené.

De nouveau ses poings se tendaient, menaçants, et sa voix grondait :

— Elle m’a tout pris, tout !…

Comme s’il eût perdu dans ce naufrage quelque fortune rapportée des pays lointains.

Doucement un murmure montait, derrière le capricieux vallonnement des dunes, comme venant de la plage, avec le grand bruit effrayant du choc des lames dans les cavernes de granit et le bris des vagues sur le sable fin ; il écouta attentivement, croyant se tromper, puis distingua des syllabes que tout son être sembla boire ainsi qu’une chose exquise.

La voix inconnue chantait, arrivant aux dernières phrases de la fameuse légende :

J’ai vu la blanche fille de la mer,
Je l’ai même entendue chanter.

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De ses lèvres, presque malgré lui, glissèrent les paroles finales :

Ses chants étaient plaintifs comme les flots !

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Klemvanuz tonn ha Kanaouen

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