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IV

Calme plat sous un temps gris presque uniforme ; la mer est d’un vert profond qui se dégrade jusqu’à l’émeraude pâle, en venant mourir par longs rouleaux d’écume sur toute l’étendue de la plage de Pen-hat : c’est marée basse.

Une barque solitaire est immobile, mâts et voiles abattus, comme à l’ancre, à une vingtaine de mètres de la grève, au milieu même de l’immense solitude de sable ; deux hommes s’y tiennent, armés d’avirons, d’autres dorment ou sont étendus aux pieds des dunes, çà et là.

Tout à coup un appel guttural tombe du sommet de la roche la plus avancée du Toulinguet, au-dessus des grottes ; la barque se met en mouvement ; les hommes couchés courent de toute leur vitesse vers la mer, quelques-uns dégringolent des