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roulait à travers Camaret à la moindre fête.

Garrec adressa un joyeux bonjour à des garçons de quinze à seize ans, chargés de branchages verts, qui, les uns après les autres, s’engouffraient sous la porte d’une maison voisine, où se trouvait la salle de bal de Camaret, une salle ne servant que pour les mariages et qu’on décorait de fleurs, de feuillages, de drapeaux.

En se penchant un peu, il pouvait apercevoir, à l’autre extrémité du Notic, la maison du bureau du Port ; ses yeux se fixèrent attendris sur une fenêtre bien connue. Il crut y distinguer une forme de femme et songea, le cœur battant comme une cloche de fête :

— Mariannik !… ma femme !

La chanson grondait plus fort le long du quai, semant la joie partout.

Il se mit à sa toilette, une toilette soignée, car il tenait à faire honneur à celle qui voulait bien de lui pour mari.

Ce fut toute une complication, car il était seul cette fois, tandis que lors de son départ pour Paris, dans ce costume qui devait être sa tenue de noces, on l’avait aidé, Mariannik elle-même, faisant, disait-elle alors en riant, son apprentissage d’épousée.

Comme on avait ri, et que de joyeux propos ! Il essayait surtout de se rappeler la manière dont elle lui avait noué sa cravate, mais ce n’était plus