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— …Pour les nombreux sauvetages qu’il a accomplis au péril de sa vie ! termina l’officier.

Peu à peu, remis de cette première secousse, Corentin souriait, de son bon sourira habituel qui était comme la caractéristique de sa physionomie, le signe extérieur de sa nature dévouée, honnête et simple. Il murmura, embarrassé, presque honteux :

— Pourquoi cela à moi ? Et les autres !…

Il lui semblait qu’il leur fit tort, qu’il leur prit leur part.

Il dut cependant se rendre aux explications de ceux qui se pressaient autour de lui, disant que le tour des autres viendrait aussi, mais qu’il avait fait plus qu’eux, que c’était lui qui les dirigeait, les entraînait par son exemple, par son courage ; enfin, qu’il avait payé de sa personne, tout seul, notamment à ce dernier sauvetage, aux Tas de Pois.

Il se débattait :

— Tout de même, c’est trop, la croix !

Mais déjà, de voir le plaisir que cela faisait aux camarades lui donnait du contentement, et la pensée de Mariannik acheva de le convaincre ; il songea :

— Elle sera plus fière de moi !

Il se laissa entraîner par le commissaire de la marine et son futur beau-père qui avaient organisé une petite fête en son honneur.

Dans la vie calme de ces gens de mer, où il ne se