Dagorn s’avança jusqu’à la béante coupure séparant le continent du premier Dahouet, dans l’intention de s’aventurer sur le monstrueux bloc, pour se rapprocher le plus possible de l’endroit du sinistre ; la furie des vagues en rendait l’abord impraticable.
Ses yeux ne pouvaient se détacher du rocher pointu contre lequel s’était perdue l’embarcation, et il cherchait à découvrir si quelque malheureux n’y aurait pas trouvé un refuge, chose bien improbable, tant la fureur de la mer était formidable.
Une seconde, il eut comme un mirage ; sa lunette lui montra une sorte de voile blanc, de linge flottant ; ensuite il essaya vainement de le retrouver. Peut-être n’était-ce qu’un flocon d’écume détaché par la rafale et volant vers le haut de l’écueil.
Cependant il braqua patiemment la longue-vue, essayant de percer la nuit, écoutant si, à travers cette colère de l’Océan, il n’arriverait pas à surprendre une plainte humaine : le vent soufflant de ce point il n’y avait rien d’impossible à cela.
Soudain, se redressant à demi, il affirma :
— J’ai entendu !… Oh ! cette fois !… Hein ! pour sûr !… Je ne me trompe pas !… Un cri, quelque chose !…
Était-ce un nouveau flocon, cette autre tache blanche, si vite disparue ?… Il songeait à cette coiffe de femme aperçue sur la barque : est-ce que