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plus étroit entre eux, un mariage entre les deux cousins, Mariannik et Hervé.

Aurait-il l’influence nécessaire pour amener ce résultat ? Son neveu voudrait-il s’y prêter ? Et Mariannik, que pensait-elle ? Elle lui semblait également changée, différente de ce qu’elle était avant de voir le naufragé.

Quel hasard formidable l’avait jeté là pour tout brouiller, pour tout déranger des projets faits, des espérances caressées ? N’était-ce pas une indication secrète, un ordre ?

Deux jours auparavant, se trouvant seul avec le jeune homme, il avait tâté le terrain :

— Dommage, dit-il, que tu ne sois pas venu plus tôt dans nos parages !

— Que veux-tu dire ? demanda Jean-Marie-Hervé.

Maître Pierre tourmenta un moment entre ses gencives la vieille pipe noire dont il tirait de lentes bouffées :

— Ça signifie, garçon, que j’aurais eu du plaisir à ce que tu sois mon fils pour de vrai !

L’autre avait dressé l’oreille, paraissant comprendre. Est-ce que, par hasard, il y aurait quelque chose de nouveau ; la Mariannik aurait-elle parlé !

Il questionna, l’air indifférent, très remué au fond :

— Pourquoi ?… Ne le suis-je pas quasiment ?

Le maître de port, tourmenté par le souvenir de Corentin, n’osait pas aller trop loin :