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— Oh… pas si vite !… Je puis attendre ! Je suis difficile, très difficile !…

— Le fait est que tu as pu avoir le choix, là-bas, dans tes pays du diable ! grommela le vieillard, légèrement vexé.

L’autre continua d’une voix attendrie, presque suppliante :

— J’en veux une qui ressemble à Mariannik.

La jeune fille le regarda, surprise, et une rougeur monta à ses joues habituellement pâles ; mais déjà le jeune homme s’occupait d’Yvonne, ne paraissant plus faire attention à sa cousine :

— Tu sais, petite sœur, je te conduirai à l’usine.

Mariannik se leva, sous prétexte de desservir, en réalité pour secouer le mauvais engourdissement que, brusquement, les paroles d’Hervé avaient jeté comme un lourd filet sur elle, et, aussi, pour échapper à ses regards, sous lesquels des flammes lui couraient à la surface de la peau, en brûlures.

Pierre Guivarcʼh paisiblement fumait une pipe, riant à des choses qu’il évoquait du fond de sa mémoire, et, posant la main sur l’épaule de son neveu :

— Le mariage, drôle de chose, des fois !… Ça me rappelle Nouka-Hiva, où je fus en 1854… T’as été par là peut-être ?…

Le jeune homme fit un geste négatif.

— Eh bien ! les naturels venaient d’y manger