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instant au guichet de la caisse placée l’entrée, avant d’aller chercher d’autres pannerées de sardines.

À table, entre Yvonne et Mariannik, en face de Pierre Guivarcʼh, Hervé fut, ce soir-là, d’un entrain inaccoutumé. Tout en mangeant il additionnait son gain :

— Si ça continue quelque temps, j’aurai tôt fait de regagner le prix de ma barque.

— Oui, oui, ça donne fameusement en ce moment, reprit l’oncle : ça donne même trop, rapport à ce que le poisson n’est pas gros, et que les usines vont être encombrées pour des jours et des jours !

Yvonne interrompit, cessant de manger :

— Je travaille cette nuit, moi !

Hervé s’exclama, surpris :

— Comment cela ?… Toi, friturière. Mais je ne veux pas.

La folle secoua doucement la tête :

— Tu ne sais pas : elles ne peuvent rien faire sans moi.

Il allait la questionner encore, l’autre ne l’écoutait plus, commençant le cantique du Paradis :

Jezuz ! peger braz eo

. . . . . . . . . . . .

sans plus s’occuper de personne, toute à sa vie imaginaire.