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II

À l’avant, deux hommes debout pèsent sur les avirons énormes, nageant vigoureusement contre le courant, et s’efforcent de maintenir la barque immobile à la même place, pour que le filet, tendu comme un rideau à la traîne, reste immergé toujours droit ; les mâts sont couchés, les voiles repliées et roulées, toute l’embarcation rasée comme un ponton.

À l’arrière, du geste superbe et régulier du semeur distribuant le grain fécondant, Hervé Guivarcʼh, de la main droite, puisant à pleines poignées dans un barillet placé sa portée, jette à droite et à gauche la rogue, comme une semence précieuse lancée au sillon de la mer, où elle doit germer aussitôt et donner une moisson instantanée.