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CHAPITRE I

devait pas se flatter de tout obtenir, on pouvait néanmoins espérer d’obtenir quelque chose et de faire quelques pas en avant. Tous les États furent donc convoqués pour le 5 octobre 1868, et Genève fut de nouveau choisie pour lieu de rendez-vous.

Il semblerait qu’à ce moment la tâche du Comité fût achevée et qu’il n’eût plus rien à faire qu’à attendre. Mais il avait trop à cœur de réussir pour ne pas veiller jusqu’au bout au succès de l’œuvre. Il eut le pressentiment que de graves difficultés surgiraient encore, et il s’efforça de les aplanir. Il se demanda, en particulier, quel serait le programme des délibérations. Il n’y en avait pas d’autre, en réalité, que les vœux exprimés par la Conférence de Paris ; mais ces vœux, parfaitement simples et naturels de la part des Comités, il était aisé de comprendre qu’ils ne feraient pas l’affaire des gouvernements, puisqu’ils n’allaient à rien moins qu’à bouleverser une convention, à laquelle l’absence ou le refus d’un seul des intéressés empêcherait de porter la moindre atteinte.

Il fallait pourtant avoir quelque chose à proposer aux commissaires réunis. Le zèle de quelques gouvernements n’était pas tellement spontané qu’il fût superflu de faciliter leur