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HISTOIRE DE LA CONVENTION.

parut en 1862, se préoccupa du même sujet ; mais sa pensée dominante était l’adjonction de secoureurs volontaires au service de santé officiel, pour suppléer à l’insuffisance de son personnel, et il proposa la neutralité comme un moyen de faciliter la réalisation de ce projet, attendu que le zèle charitable de plusieurs pourrait bien être refroidi par l’absence d’une protection légale. Le mot même de neutralité ou de neutralisation ne se trouve pas dans l’ouvrage dont nous parlons, mais il y est fait une allusion fort transparente dans le passage suivant :

« Dans des occasions extraordinaires, comme celles qui réunissent, par exemple, à Cologne, ou à Châlons, des princes de l’art militaire de nationalités différentes, ne serait-il pas à souhaiter qu’ils profitassent de cette espèce de congrès, pour formuler quelque principe international, conventionnel et sacré, lequel, une fois agréé et ratifié, servirait de base à des sociétés internationales et permanentes de secours pour les blessés, dans les divers pays de l’Europe ? Il est d’autant plus important de se mettre d’accord et de prendre d’avance des mesures, que, lors d’un commencement d’hostilités, les belligérants sont déjà mal disposés les uns en-