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HISTOIRE DE LA CONVENTION.

ront pas réputés prisonniers, et n’entreront point dans la balance des échanges[1] ? »

On put croire un moment que les guerres de la République française allaient fournir enfin l’occasion d’un arrangement propre à diminuer les misères qu’elles engendraient sur une vaste échelle, et par lequel les belligérants s’engageraient à s’abstenir réciproquement de rigueurs inutiles. L’illustre Percy qui, voyant les choses de près, en comprenait l’opportunité, partagea cet espoir, et rédigea, en 1800, le projet de convention qu’on va lire. Il le fit approuver par son chef, le général Moreau ; celui-ci à son tour l’envoya à son adversaire le général Kray. Il était ainsi conçu :

« Le général Kray, commandant l’armée autrichienne, et le général Moreau, commandant l’armée française, désirant diminuer autant que possible les malheurs de la guerre et adoucir le sort des militaires blessés dans les combats, sont convenus des articles suivants :

« Art. 1er . Les hôpitaux militaires seront considérés comme autant d’asiles inviolables, où la valeur malheureuse sera respectée, secourue, et toujours libre, quelle que soit l’armée à la-

  1. Peyrilhe, ouvrage cité, II, 404.