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CHAPITRE I.

tres, mais qui auront travaillé chacun pour leur part à la propager.

Aujourd’hui que le principe de la neutralité appliquée aux blessés et au service de santé militaire a été consacré par un acte diplomatique, on comprend l’intérêt historique qui s’attache aux premières manifestations de cette idée humanitaire. Il nous a paru qu’elle ne devait pas avoir échappé à la loi commune, et que les auteurs de la convention de 1864 devaient avoir eu des précurseurs. Ce pressentiment ne nous a pas trompé, et nous avons dû remonter d’environ cent vingt années dans le passé, pour retrouver les véritables origines de ce mouvement des esprits qui a abouti au traité de Genève. C’est faire acte de justice que de les rappeler ici par manière d’introduction à l’histoire proprement dite de la Convention.

Le précédent le plus ancien, à nous connu, remonte à l’année 1743 où « dans la guerre de la succession d’Autriche, un traité fut conclu à Aschaffenbourg, peu de temps avant que le sort de la campagne eût été décidé dans les plaines de Dettingen (27 juin 1743), dans le but de protéger les blessés et les hôpitaux. Ce traité fut conclu entre l’armée austro-hano-