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APPENDICE.

dans le Nouveau Monde où elle s’est produite, et la réprobation universelle en est pour toujours le châtiment. Il n’en est pas moins vrai que ces écarts ont eu lieu, et il en ressort cet enseignement qu’il ne faut pas se reposer avec une confiance absolue sur les bons instincts de l’homme, puisque, dans telle circonstance donnée, ils peuvent être étouffés par les mauvais. Peut-être ce qui s’est passé dans les États-Unis du Sud engagera-t-il les Gouvernements à se concerter d’urgence pour prévenir, par un accord international, d’aussi douloureuses éventualités, Ils devraient, ce nous semble ; non-seulement prohiber des actes comme ceux dont l’Amérique a été le théâtre, mais encore saisir cette occasion pour consacrer officiellement les usages qui prévalent aujourd’hui en Europe, et dont l’observation, en l’absence d’un droit écrit, est en réalité abandonnée à l’arbitraire de chacun.

Le 9 juin 1785, la Prusse et les États-Unis firent ensemble, pour dix ans, un traité où sous l’influence probable de Franklin, qui le signa comme plénipotentiaire du Congrès américain, on inscrivit, relativement aux prisonniers de guerre, des clauses qui pourraient à plusieurs