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APPENDICE.

Ce que nous venons de raconter des prisons et des hôpitaux de Belle-Ile et de Libby, se reproduisait presque partout dans les établissements du Sud.

Les chemins de fer pourraient témoigner aussi de la façon inhumaine dont les blessés et les malades étaient transportés d’un point à un autre. Entassés comme des animaux dans des wagons de marchandises, on les laissait mourir dans leurs excréments et dans le sang de leurs blessures non pansées.

L’enquête, dont nous avons extrait les faits qui précèdent, a été faite, nous tenons à le répéter, avec tous les soins qu’elle exigeait, et dans les conditions de la plus entière impartialité. On ne peut rien nier, rien réfuter ; on ne peut pas même alléguer, à la décharge du gouvernement sudiste, le manque de ressources ou d’approvisionnements ; car non-seulement l’armée du Sud était parfaitement nourrie et équipée, mais encore les prisonniers recevaient, de leurs amis du Nord, des vivres et des vêtements, qu’on aurait pu leur distribuer et qu’on aimait mieux laisser se perdre, se corrompre et se gâter sous leurs yeux. Il faut le dire franchement : ce système de cruautés et de barbarie