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APPENDICE.

s’asseoir sur les caisses et sur les barils qu’ils recevaient du Nord.

Dans la règle, on ne donnait aucune couverture ; quelquefois cependant la Commission sanitaire en envoyait, ou bien l’on autorisait les prisonniers à s’en procurer, en choisissant parmi des couvertures de rebut qui avaient déjà servi, souvent déchirées et peuplées de vermine. La nuit, enveloppés de ces couvertures, ils couchaient sur le plancher, serrés les uns contre les autres, « comme des poissons dans un panier. » Souvent on lavait le plancher assez tard dans l’après-dînée, et il fallait dormir dans cette humidité. Presque tous les prisonniers toussaient. Chaque chambre avait soixante-quinze fenêtres, dont les carreaux étaient tous plus ou moins cassés. Deux poêles, dans lesquels on jetait deux ou trois brassées de bois, ne suffisaient pas à conjurer le froid, qui en hiver était intense.

Il ne paraît pas que la prison fût soumise à un règlement militaire uniforme : les captifs subissaient les caprices du major Turner, officier en charge, et de Richard Turner, inspecteur de la prison.

Parmi les règles établies, paraît-il, dans toutes les prisons du Sud, se trouvait la défense faite