roy-Beaulieu, pénétré d’une légitime indignation, a écrit ce qui suit :
« La guerre est un fait social, une sorte de juridiction internationale, une procédure sui generis, que des règles précises doivent
trer chez eux s’ils s’engagent sur l’honneur à poser leurs uniformes et à ne pas reprendre les armes.
S’il s’exerce des violences, que ce ne soit pas de notre côté, et qu’on n’ait rien de pareil à nous reprocher ; s’il doit y en avoir, que tout l’odieux en pèse sur le parti opposé. Point de représailles de ce genre ; elles ne peuvent que gâter notre cause.
Après un combat, retenir la fureur du soldat, épargner les vaincus. Rien ne fait plus d’honneur à une troupe victorieuse, et, dans une guerre civile, rien ne dispose davantage le parti opposé à la soumission. Rien, au contraire, ne l’exaspère et ne le pousse aux derniers termes de la résistance, comme une conduite opposée. Il faut, quelque fort qu’on soit, redouter le désespoir de son ennemi.
Enfin, nous n’aurons tous qu’à nous féliciter après la lutte, de n’avoir jamais perdu de vue qu’elle est entre confédérés, et d’avoir écouté la voix de la commisération à leur égard.
P. S. Que les chefs supérieurs s’attachent à inculquer ces principes à leurs subordonnés ; et ceux-ci aux officiers inférieurs pour que de là ils passent aux soldats et servent de règle à l’armée tout entière. Elle doit tout faire pour prouver au monde qu’elle n’est pas une réunion de barbares.
Fait au quartier général de Berne, le 4 novembre 1847.
Signé : G. H. Dufour.