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APPENDICE.

projectiles d’un poids inférieur à 400 grammes, afin de ne pas l’étendre à l’artillerie, pour laquelle l’emploi des projectiles explosibles ou inflammables peut mieux se justifier.

Qu’il nous soit permis de rappeler qu’en 1866, dans un ouvrage présenté au concours ouvert par le Comité central prussien de secours aux militaires blessés, et couronné par ce comité[1], nous avions cherché à éveiller l’attention des comités de secours sur les moyens de destruction, les engageant à prendre en main à cet égard la cause de l’humanité et à stigmatiser les abus dont ils seraient les témoins. « Il y a, disions-nous (page 367) une limite à poser aux horreurs de la guerre, limite idéale, établie par la conscience, et qui varie en fait suivant les temps et les lieux, avec la délicatesse du sens moral. »

Cherchant à poser les termes du problème, nous les avions trouvés définis, avec une précision en quelque sorte mathématique, dans cette phrase de M. Audiganne : « Toute souffrance inutile, tout dommage qui n’affaiblit pas sérieusement l’ennemi en vue de l’amener plus vite à la paix, voilà ce que réprouve la con-

  1. Moynier et Appia, la Guerre et la Charité.