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LE NOUVEAU DROIT DE LA GUERRE.


Si nous avons accumulé des preuves de l’introduction de certains adoucissements dans le droit de la guerre, c’est qu’on l’a niée. Au souvenir de quelques épisodes des guerres contemporaines M. Le-

    ses ordres. On verra jusqu’à quel point elles concordent avec les théories du droit moderne.

    Recommandations sur la conduite à tenir envers les habitants et les troupes, envoyées aux commandants de l’armée fédérale en novembre 1847.

    Faire tout son possible pour éviter les conflits sans résultat entre les troupes et les habitants.

    Engager les troupes de la manière la plus instante à se conduire avec modération et à ne pas se livrer aux mauvais traitements qui ne feraient qu’irriter une population qu’il faut plutôt tâcher de ramener par la douceur, pour avoir moins d’ennemis à combattre et arriver à une plus prompte solution. En particulier, avec les otages qu’on pourrait être dans la nécessité de prendre, redoubler d’égards et les faire bien traiter au quartier général ; que rien ne manque à leurs besoins.

    Empêcher à tout prix la violation des églises et des établissements religieux, pour faire disparaître, si possible, le caractère confessionnel qu’on s’efforce de donner à cette guerre ; pousser l’attention jusqu’à ne point loger de troupes dans ces établissements et y poser des sauvegardes.

    Mettre aussi des sauvegardes pour faire respecter les propriétés des magistrats et fonctionnaires publics.

    Si une troupe (ennemie) est repoussée, faire soigner ses blessés comme les nôtres mêmes et avoir pour eux tous les égards dus au malheur.

    Désarmer les prisonniers, mais ne leur faire aucun mal, ni leur adresser aucune injure. Les traiter au contraire aussi bien que possible pour les désabuser. Les laisser ren-