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INTRODUCTION.

ancien commandant en chef de l’armée suisse, doit l’immense popularité dont il jouit dans son pays. La modération et l’humanité qui dictèrent sa conduite pendant la guerre du Sonderbund lui valurent l’admiration et la reconnaissance de toute une nation. Quoiqu’il s’agît d’une guerre intestine, c’est-à-dire d’une de celles où l’on garde ordinairement le moins de ménagements envers son adversaire, on n’eut à déplorer aucun excès ; il est vrai qu’elle ne se prolongea pas longtemps et qu’il y eut peu de sang versé, mais cela même fut dû à la sagesse et à la prudence de celui qui dirigeait les opérations militaires et qui était bien résolu à n’user de rigueur qu’à la dernière extrémité. Cet exemple méritait d’être rappelé à l’appui des théories qui prévalent maintenant, ne fût-ce que pour montrer qu’un homme de guerre peut devoir autant de lauriers à sa clémence qu’à ses exploits[1].

  1. Nos lecteurs nous sauront gré, nous l’espérons, de mettre sous leurs yeux le texte même (inédit) des instructions données par le général Dufour aux troupes placées sous