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CHAPITRE III.

la Convention et cela, même dans les guerres défensives, quelle que soit l’irritation qui puisse exister dans les esprits, quelle que soit l’animosité occasionnelle des belligérants.

Nous ne parlons pas, cela va sans dire, des guerres civiles ; les lois internationales ne leur sont pas applicables. Toutefois il faut espérer que, même alors, on ressentirait les effets de la Convention, dont l’existence ne pourrait guère ne pas influer sur la conduite des deux partis, l’un et l’autre devant être jaloux de se concilier des sympathies en se montrant à la hauteur du niveau moral qu’elle a établi.

Nous croyons donc que, généralement parlant, la Convention sera observée à l’avenir, et que les précautions prises pour obtenir ce résultat ne seront point vaines. Mais, cela établi, nous ne faisons aucune difficulté d’admettre que l’on ne peut, ni tout prévoir, ni répondre de tout ; au milieu de la bagarre, on peut se tromper, se méprendre, oublier ; une balle peut être mal dirigée, ricocher ; des faits isolés ne peuvent être empêchés d’une manière absolue, mais il ne faudrait pas s’en prévaloir pour formuler des jugements téméraires contre un ennemi dont la loyauté doit toujours être présu-