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LE NOUVEAU DROIT DE LA GUERRE.

vent l’exercer que dans la forme permise par la morale aux individus[1]. »

« Si la fin que l’on croit bonne ne peut être atteinte que par de mauvais moyens, cela ne prouve autre chose, sinon qu’on s’est trompé sur sa qualité[2]. »

Un dernier témoignage plus important encore que ceux qui précèdent, car il émane d’une source officielle, est l’opinion du général russe Milutine, ministre de la guerre. « Si la guerre est un mal inévitable, pense-t-il, on doit cependant chercher à en diminuer les cruautés autant que possible... Les parties belligérantes ne doivent tolérer que les calamités qui sont impérieusement nécessitées par la guerre. Toute souffrance et tout dommage, qui n’auraient pas pour seul résultat d’affaiblir l’ennemi, n’ont aucune raison d’être et ne doivent être admis d’aucune manière[3]. »

C’est à l’observation fidèle de ces nobles maximes que le vénérable général Dufour,

  1. Landa, ouvrage cité, 37.
  2. Villiaumé, ouvrage cité, 54.
  3. Office du 4 mai 1868.