Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
289
COMPLÉMENT DE LA CONVENTION.

ducation, à toutes les exigences du bon ordre, de la méthode et de la règle dans le combat[1]. »

M. Leroy-Beaulieu insiste à son tour sur ce que « l’instruction du soldat, son éducation, surtout au point de vue social, n’approche pas de ce qu’elle doit être. » Selon lui, « une grande partie des maux de la guerre vient de cette ignorance et de la grossièreté des troupes[2]. »

Il prouve, par des exemples, que « la guerre de nos jours a un caractère de barbarie qui n’est pas justifié par les nécessités du combat, » et il conclut « qu’il est temps de rendre le soldat plus humain, plus respectueux des droits et de la propriété d’autrui. Que faut-il pour y arriver, sinon ne pas l’entretenir dans cet aveuglement où nous voyons qu’on le tient sur la loyauté et l’humanité de l’ennemi ? Que faut-il, si ce n’est lui donner une instruction plus forte, une éducation plus humaine, lui enseigner tous ses devoirs, qui comprennent non-seulement le courage dans l’action, mais la modération dans le succès et le respect des biens et de la vie d’autrui ? Que le soldat ne soit plus un être destructif, comme les enfants, par pur amour de la destruction… Il faut sur

  1. L’Armée française, en 1867, 244.
  2. De l’atténuation des maux de la guerre, 226.