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COMPLÉMENT DE LA CONVENTION.

Pour les soldats, il n’est pas moins essentiel de prendre des mesures efficaces, car c’est d’eux surtout, qui sont à la fois moins bien préparés par leur éducation antérieure aux égards dus à leurs semblables, et acteurs immédiats dans le drame de la guerre, que l’on peut craindre une violation de la Convention. Ce sont eux qui ont le plus besoin d’être façonnés aux mœurs nouvelles. Personne ne le conteste et nous pourrions nous borner à énoncer cet axiome sans nous y arrêter ; mais, afin qu’on ne se contente pas de l’accepter en théorie sans remplir les devoirs qui en découlent, nous désirons montrer, par quelques citations, combien cette éducation est vivement réclamée de toute part comme une des nécessités de notre temps.

Le professeur Langenbeck, après avoir parlé de faits regrettables qui se sont passés en 1849, dans le Schleswig, ajoute : « Ces faits peuvent se renouveler dans toutes les guerres. Il faut donc les empêcher et, pour cela, il faut faire entrer dans l’esprit du soldat l’esprit de la Convention de Genève. Il faut que chaque soldat sache qu’il ne doit faire prisonnier ni un médecin ni un blessé… Il faut que ces principes entrent dans l’éducation ordinaire du soldat[1]. »

  1. Confér. de Paris, II, 112.