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CHAPITRE III.

muniquer réciproquement la liste nominative des blessés et des morts ennemis qui sont tombés entre leurs mains, on l’aurait compris s’ils en avaient eu la possibilité, mais, pour le moment, comment s’y astreindraient-ils ? Il faut que ces mêmes États commencent par adopter, pour l’usage de leurs armées, un signe, uniforme ou non (ce point est secondaire), mais facile à retrouver, d’après lequel on puisse toujours savoir qui est celui qui le porte. C’est un problème que chaque peuple en particulier doit chercher à résoudre dans son propre intérêt[1]. Le stimulant d’une obligation internationale n’en avancerait point la solution et d’ailleurs ne se justifierait pas. C’est ce qui explique pourquoi la Conférence de Genève a laissé complètement de côté les stipulations relatives au signe lui-même et s’est bornée à demander, « que l’identité des morts soit constatée autant que possible. » Puis s’appropriant, avec, quelques variantes, une des phrases votées à Paris, elle a déclaré, mais sans en faire une obligation stricte, que, dans son opinion, « les puissances belligérantes doivent se communiquer réciproquement, aussitôt que les circonstances le permettent,

  1. Conf. de Paris, II, 135.