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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

guéri assez promptement pour pouvoir reprendre les armes[1]. À quoi bon, par conséquent, établir parmi eux des catégories en prévision d’une longue guerre ? Mais les longues guerres sont-elles donc devenues tellement impossibles que l’on ne doive plus compter avec elles ? La guerre d’Orient n’est pas encore si loin de nous qu’elle ne puisse être citée comme exemple. Et la guerre actuelle du Paraguay dure certes depuis assez longtemps pour que beaucoup de blessés aient eu le temps de guérir et de rejoindre leur drapeau. Dira-t-on que la guerre américaine s’accomplit dans des conditions exceptionnelles, que l’on ne rencontrera jamais en Europe ? Mais la Convention n’est-elle donc faite que pour les Puissances européennes, et le Gouvernement brésilien lui-même n’a-t-il pas été sollicité d’y adhérer ?

Après cette objection, qui ne résiste pas au plus léger examen, nous en rencontrons une autre qui consiste à prétendre qu’aujourd’hui n’y a plus de blessures légères, ou que, s’il s’en rencontre un petit nombre, elles constituent une exception pour laquelle on ne doit pas ralentir un élan de générosité. Le fait de

  1. 1867, I, 241, 268.