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CHAPITRE II.

aient été recueillis dans un asile hospitalier.

Mais est-il présumable que les rédacteurs du deuxième alinéa n’aient pas voulu dire autre chose sinon que les commandants en chef pourraient, si bon leur semblait, et dans chaque cas particulier, faire entre eux une Convention spéciale pour le renvoi des blessés ? Une vérité aussi élémentaire n’avait pas besoin d’être solennellement proclamée. Pour nous, nous ne croyons pas nous tromper en voyant dans cet alinéa une recommandation aux généraux de suivre la ligne de conduite indiquée, s’ils ne la jugent pas nuisible à leurs intérêts. C’est mettre leur conscience à l’aise, en les assurant que les gouvernements approuvent d’avance le principe de cette mesure. C’est leur dire qu’ils doivent se préoccuper de savoir si la restitution est possible, et que, dans le doute, ils doivent se prononcer de préférence pour l’affirmative. Dans la pratique de la guerre, ce paragraphe trouvera rarement son application, vu la difficulté d’entamer des négociations avec l’ennemi et d’acheminer des convois de blessés dans sa direction au moment de sa retraite, tandis que l’armée victorieuse est occupée à recueillir les fruits de son triomphe. Néanmoins une profes-