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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

per[1]. Ce sera même pour elles un devoir, mais, un devoir qui n’a pu leur être prescrit par la Convention, où elles n’ont pas figuré comme parties contractantes. À leur défaut, les Gouvernements du moins sont convenus que les généraux des puissances belligérantes auront pour mission de prévenir les habitants de l’appel fait à leur humanité, et de la neutralité qui en sera la conséquence.

On a prétendu que cette prescription ne serait pas observée[2], parce que les généraux auraient à pourvoir à des besoins pressants et seraient absorbés par des préoccupations qui ne leur laisseraient pas le loisir de s’en occuper. Nous ne sommes pas de cet avis ; nous espérons au contraire que les généraux, comprenant toute l’importance de la proclamation qui leur est imposée, animés eux aussi d’une compassion véritable pour les hommes qu’ils mènent au combat, sauront trouver, au milieu de leurs préparatifs belliqueux, le temps d’accomplir ce qu’exige l’humanité. Puis rien ne les empêche de préparer ces appels avant leur départ, de façon à n’avoir plus qu’à les répandre à profusion sur leur passage. Les Sociétés de secours

  1. 1867, I, 240.
  2. 1867, II, 87.