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CHAPITRE II.

ragraphe de l’article 5, que l’enchaînement logique des idées nous amène à examiner le dernier.

Toutes les promesses faites aux habitants, pour les exciter au bien, demeureraient infructueuses, si elles étaient ignorées de ceux qu’elles concernent. Or, quoique généralement les lois soient réputées connues dès qu’elles ont été promulguées, il n’est pas toujours inutile de les remettre en mémoire à ceux qu’elles touchent directement, surtout lorsqu’on est soi-même intéressé à leur observation. Pour la Convention de Genève, en particulier, ce serait se bercer d’une complète illusion, que de supposer tous les peuples instruits de son contenu et imbus de son esprit, par le fait seul que les souverains l’ont signée et que les gouvernements l’ont publiée dans leur feuille officielle. Au reste la présence de l’article 5 dans la Convention prouve que l’ignorance a été présumée, puisqu’il est destiné à la combattre, et nous pensons que l’on a sagement agi, en demandant qu’au moment de la guerre cet article reçoive une grande publicité.

Cette publicité peut émaner de l’initiative privée, et les Sociétés de secours entre autres seront parfaitement qualifiées pour s’en occu-