Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
CHAPITRE II.

suivent les armées belligérantes. Pour l’ambulance, il n’en est point ainsi : mobile par nature, il faut qu’elle puisse se porter partout où sa présence est nécessaire, et c’est causer un préjudice considérable à ceux qu’elle doit secourir que de l’empêcher de parvenir jusqu’à eux. Ce que nous avons dit, en parlant de l’article 3, de l’utilité qu’il y aurait à ce que l’ambulance pût fonctionner sur le champ de bataille après le combat, plaide fortement en faveur de sa neutralité. Plus elle sera libre dans ses mouvements, plus aussi les blessés seront vite recueillis et pansés. C’est donc accroître notablement son efficacité que de lui assurer, lorsqu’elle est prise dans l’exercice de ses fonctions, une neutralité absolue.

Tandis que le personnel d’un hôpital, après avoir quitté celui qu’il occupait, trouvera facilement de l’emploi dans un autre, le personnel d’une ambulance serait en quelque sorte réduit à l’impuissance, si on le dépouillait de ses moyens d’action c’est-à-dire de son matériel[1]. Les désunir serait une mesure très-rigoureuse, et l’on s’explique aisément cette déclaration de l’article 4 : l’ambulance conservera son matériel.

  1. 1864, 17.