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CHAPITRE II.

pour l’amélioration de la situation et des pansements des blessés, il en résulta un retard dans le départ, en sorte que l’officier prussien s’impatienta et déclara qu’il fallait se mettre en route, la marche étant assez longue et lui-même ayant encore d’autres affaires. M. de Corval, avec un autre médecin et sept soldats du détachement, furent laissés à Werbach par le docteur Beck, qui partit avec le reste du personnel et les voitures, escorté par un petit détachement prussien.

Les obus reçus en route s’expliquent assez par la circonstance rapportée, le soir même du 24 juillet, par l’officier prussien qui commandait la batterie : que la forte poussière soulevée sur la route, au passage des voitures, avait fait supposer qu’il s’agissait d’une colonne de munitions et de son escorte, en même temps qu’elle empêchait de voir les drapeaux ; cette erreur était d’autant plus facile que la distance était de deux mille cinq cents pas, et que le convoi sanitaire badois n’avait, comme drapeaux, que deux fanions, l’un sur la première, l’autre sur la dernière voiture. D’autre part, il est évident que le commandant prussien avait raison de supposer que, pour environ cinquante blessés déjà pourvus