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CHAPITRE II.

sode, invoqué par le docteur Michaëlis à l’appui de sa thèse, et qui a trait en partie aux dispositions de l’article 3. La question en elle-même est trop intéressante pour que nous hésitions à relater ici, à notre tour, les faits qui ont donné lieu à cette polémique, et sur l’exactitude desquels, du reste, tout le monde est d’accord[1].

Le matin du 24 juillet 1866, la compagnie sanitaire badoise, dont faisait partie M. de Corval lui-même, reçut l’ordre de transporter à Tauberbischofsheim les blessés de Hundheim. On détacha dans ce but une partie de la compagnie ; le détachement arriva vers midi à Tauberbischofsheim, déposa ses blessés à l’hôpital civil, puis se mit en route pour rejoindre sa division. À peine avait-il quitté la ville, que les Prussiens, placés sur les hauteurs, ouvrirent contre lui un feu d’artillerie, et bientôt il marcha au milieu d’une véritable grêle d’obus qui tombaient sur la route. Heureusement un très-petit nombre seulement des projectiles éclatait, en sorte que le détachement arriva à Werbach avec une perte de deux hommes, quatre chevaux et un char seulement. À l’entrée du village il vit le dra-

  1. Von Corval, ouvrage cité.