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CHAPITRE II.

valeur aux nouvelles de détail ; que pourrait d’ailleurs reconnaître un misérable espion au milieu d’armées colossales dont les chefs eux-mêmes ont de la peine à se rendre compte de l’ensemble des opérations ? Ainsi les généraux n’ont plus besoin de perdre leur temps et leur dignité, à entendre raconter les contes bleus que leur vendaient chèrement autrefois quelques malheureux ou quelques fripons[1]. »

La confiance de l’honorable écrivain que nous venons de citer n’est pas, hélas ! partagée par tout le monde. Laissant de côté, si l’on veut, les espions proprement dits, il est permis de penser qu’un médecin, revenant de chez l’ennemi à un moment donné, pourrait rapporter à ses chefs des informations très-précieuses à recueillir[2].

Au lieu donc de délivrer un sauf-conduit à ceux qui se retirent, et de les laisser circuler librement dans les lieux occupés par l’ennemi avant de retourner chez eux, on leur donnera une escorte qui les remettra directement aux avant-postes de leur armée. Il nous semble que cette garantie, jointe à celle dont nous avons déjà parlé et qui réserve au commandant en chef le

  1. Landa, ouvrage cité, 98.
  2. Michaëlis, ouvrage cité.