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INTRODUCTION.

Dans son évolution au travers de l’état sauvage, de la barbarie et de la civilisation, il s’est élevé peu à peu à une plus saine notion de sa nature intellectuelle et morale, secouant graduellement le joug de ses instincts brutaux. En apprenant à se respecter lui-même, il apprend à respecter son semblable et à recourir de moins en moins contre lui, sans nécessité, à des moyens matériels de contrainte. Tant que ceux-ci prévalent, l’œuvre civilisatrice n’est point achevée.

Appréciant à ce point de vue l’état actuel des peuples policés, on constate sans peine que la civilisation du dix-neuvième siècle est supérieure à celle des siècles précédents, car jamais la vie humaine ne fut mieux protégée. Jamais son inviolabilité n’a été proclamée aussi haut, jamais il n’a été fait en sa faveur autant et de si généreux efforts.

Ne nous vantons pas trop cependant de nos récentes conquêtes. Si nous avons fait un pas en avant, nous sommes encore bien loin du but. Si nous trouvons matière à nous enorgueillir en nous comparant à nos