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CHAPITRE II.

Nous comprenons les aspirations de ceux qui voudraient étendre l’immunité à tout ce qui suit l’armée pour le service médical des troupes[1], mais de solides raisons militent en faveur des restrictions convenues.

L’objection la plus forte que l’on fasse au système qui a prévalu, est la crainte que les Gouvernements ou les Sociétés de secours s’abstiennent d’envoyer des approvisionnements trop près de l’ennemi, afin de ne pas courir le risque de les voir tomber entre ses mains et qu’ainsi les blessés soient exposés, comme par le passé, à manquer au premier moment des ressources que, sans cela, on aurait mises à leur disposition. — Il n’est pas impossible que ce résultat se produise dans une certaine mesure. Ainsi, pendant la guerre de 1866, le commandant en chef de la division hessoise dut renoncer à établir un hôpital de quatre cents lits à Aschaffenbourg, parce qu’il n’aurait pas été couvert par la neutralité[2].

Cependant l’inconvénient signalé disparaîtra dans la proportion même où l’esprit de charité

  1. 1867, I, 231. — 1868, 16. — Erfahrungen aus dem Krieg von 1866, p. 17. (Opinion du docteur Czihak.) — Mundy, Studien über die Genfer Konvention.
  2. Erfahrungen… u. s. w., p. 85, rapport du Dr Lorenz.