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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

mière chose à faire est évidemment d’empêcher qu’une fois mis hors de combat, ils continuent à être en butte aux hostilités de l’ennemi. Malheureusement ce résultat ne saurait être obtenu d’une manière absolue et, tant que ces infortunés restent couchés sur le théâtre des opérations militaires, ils peuvent éprouver un surcroît de souffrances, par le fait d’un nouvel engagement dans leur voisinage ou au lieu même où ils se trouvent. Jamais des généraux ne s’abstiendront, par égard pour eux, d’ordonner des mouvements de troupes impérieusement exigés par les circonstances. En multipliant le personnel affecté à l’enlèvement des blessés, en le faisant agir promptement, en le munissant de moyens de transport perfectionnés, on emploiera le seul remède possible à cette heure.

Mais la question change de face dès que les blessés ont été recueillis dans des ambulances ou des hôpitaux, et les belligérants peuvent s’imposer l’obligation de ne leur faire alors aucun mal, de leur épargner les appréhensions, les tortures morales, de les soustraire à ces paniques qui se répandent quelquefois parmi les patients et qui les poussent à chercher leur salut dans la fuite, au risque de compromettre pour toujours leur guérison. Si l’on sévissait