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NOTES


DE


LA LÉGENDE DE SAINT JULIEN

L’HOSPITALIER.


« Et voilà l’histoire de Saint Julien l’Hospitalier, telle à peu près qu’on la trouve, sur un vitrail d’église, dans mon pays. » Ces lignes qui terminent le conte nous en donnent l’origine. Nous en trouvons la confirmation dans les Souvenirs littéraires de Maxime Du Camp : « Saint Julien l’Hospitalier a été conçu à la vue d’un vitrail d’église normande. » Nous ne pouvons affirmer s’il s’agit d’un vitrail de la cathédrale de Rouen qui possède une verrière du XIIIe siècle représentant dans ses médaillons et cartels les scènes principales de la vie de saint Julien, ou d’un vitrail de l’église de Caudebec-en-Caux où l’on voit le saint agenouillé devant un cerf miraculeux ; dans cette même église, existe une petite statuette de saint Julien l’Hospitalier qui, également, a pu inspirer Flaubert. Toutefois il écrivait en 1879 à son éditeur Charpentier qui avait projeté une nouvelle édition des Trois Contes : « Je désirais mettre à la suite de Saint Julien le vitrail de la cathédrale de Rouen…, cette illustration me plaisait parce que ce n’était pas une illustration, mais un document historique. En comparant l’image au texte on se serait dit : Je n’y comprends rien. Comment a-t-il tiré ceci de cela ? » (Corresp., t. IV.)

La Légende de Saint Julien l’Hospitalier fut la première des trois nouvelles qu’écrivit Flaubert. Elle fut pour lui un délassement ; il était alors installé à l’Hôtel Sergent, à Concarneau, près de son ami Georges Pouchet. (Voir note à la fin du volume.) Le 11 décembre 1875, il écrit à George Sand : « Vous savez que j’ai