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NOTES

À la suite de la dernière ligne de la page 541 on lit :

Cy finit
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Mercredi 12 septembre 1849,
3 h. 20' de l’après-midi,
temps de soleil et de vent.
Commencé le mercredi 24 mai 1848,
à 3 h. un quart.

Dans un dossier spécial, sur lequel Flaubert a écrit : Scénarios de la Tentation de saint Antoine, septembre 1849, nous trouvons le plan développé de la version de 1849 ; il comprend 18 feuillets ; puis sur 55 feuillets s’étendent les scénarios des différents chapitres du livre.

VERSION DE 1856.


De septembre 1851 à avril 1856, Flaubert écrit Madame Bovary. Ce furent cinq années de dures contraintes, pendant lesquelles l’auteur de Madame Bovary lutta avec obstination contre l’auteur de la Tentation. En 1852, il écrit à Louise Colet :

« Il y a en moi deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait faire sentir presque matériellement les choses qu’il reproduit. » (Voir Correspondance, II.).

À peine était-il sorti du « petit fait » auquel il donna une si puissante empreinte que son instinct l’emporta vers les « sonorités de la phrase et les sommets de l’idée ». Le 1er  juin 1856 il écrit à Bouilhet :

« Tu me demandes ce que je fais, voici : je prépare ma légende (Saint Julien l’Hospitalier) et je corrige Saint Antoine. J’ai, dans Saint Antoine, élagué tout ce qui me semble intempestif, travail qui n’était pas mince puisque la première partie, qui avait 160 pages, n’en a plus, maintenant (recopiée) que 74. Il y a plus à faire dans la deuxième partie où j’ai fini par découvrir un lien, piètre peut-être, mais enfin un lien. Le personnage de saint Antoine va être renflé de deux ou trois monologues qui amèneront fatalement les tentations. Quant à la troisième, le