Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/560

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DEUXIÈME PARTIE.


Saint Antoine est dans la chapelle, entre les trois Vertus théologales. On entend un grand rire. Le Diable paraît, terrible, hideux, velu, la bouche garnie de défenses comme un sanglier, et des flammes violettes lui sortent des yeux. L’Orgueil se redresse, l’Envie siffle, la Luxure se gratte les reins, l’Avarice tend la main, la Colère hurle, la Gourmandise fait claquer ses mâchoires, la Paresse soupire.
le diable.

Ah ! je vous enfermerai dans la Géhenne et je vous fouetterai avec les cupidités d’un autre monde pour ranimer vos forces éteintes ! N’y a-t-il plus…

les péchés
tous à la fois.

C’est l’Orgueil qui l’a sauvé ! Nous l’allions prendre !

la luxure.

Elle glace les cœurs sous des résolutions vertueuses !

l’avarice.

Elle jette au vent mes trésors !

la colère.

Elle a inventé la clémence !