aussi vieux que les plus vieux, aussi puissant que les plus forts, aussi beau que les plus beaux. Viens ! viens ! je suis la paix, l’immuable vide, la connaissance suprême.
Comment ! la connaissance ?
S’il n’y a rien au delà de moi, en me possédant n’atteindras-tu pas le dernier terme ? S’il est au contraire quelque chose, un soleil qui luise par delà les sépulcres, et que je ne sois, comme on dit, que le seuil de l’éternité, alors il faut me prendre pour en jouir, il faut me franchir pour y entrer. Soit donc qu’il n’y ait rien ou quelque chose, si tu veux le néant, viens ! si tu veux la béatitude, viens ! Ténèbres ou lumière, annihilation ou extase, inconnu quel qu’il soit, ce n’est plus la vie, donc ça vaut mieux. Allons, partons, donne-moi la main, fuyons au galop vers mon royaume sombre.
Pourquoi mourir, Antoine ?
Quoi ! tu voudrais vivre encore ?
Tu ne la connais seulement pas, cette vie que tu abandonnes.
Mais oui ! tu en es rassasié, dégoûté.
Non, tu n’as pas, l’un après l’autre, savouré les fruits variés