car nous souffrons comme le Christ ; la Vierge est pour nous, car voici ces deux femmes pures ; les anges sont pour nous, car c’est l’esprit qui fait les anges et nous vivons par l’esprit, et rien que par lui. Nous avons des saints qui sont plus saints que tes saints, des martyrs plus martyrs que tes martyrs.
Connais-tu Alexandre, Théodore et Thémison ?
On a arraché les yeux, les dents et les ongles à Alexandre de Phrygie, on lui a frotté la peau avec du miel, on a versé dessus une ruche de guêpes, et on l’a lié par une corde à la queue d’un taureau qui marchait dans une prairie fauchée. On a coupé Thémison avec des couteaux de bois ; on lui a fendu le ventre, on en a retiré les entrailles, et on lui en a sur le visage fait couler le jus avec des pinces. Le Diable a pris Théodore sur une montagne, l’y a battu pendant six nuits, avec le tronc d’un cèdre qui avait toutes ses branches, et l’a rejeté d’en haut, dans la vallée.
Apportez le bassin, amenez l’enfant, affilez les poinçons : il faut cent gouttes pour les patriarches, cent gouttes pour les élus, cent gouttes pour les auditeurs ; il faut encore huit cent soixante-dix-huit gouttes pour les huit cent soixante-dix-huit esprits du ciel ; l’innocent va racheter toute sa race. S’il en meurt, c’est un martyr ; s’il guérit, il deviendra pontife. Les hosties sont-elles prêtes ? les langes sont-ils ôtés ?
Assez ! assez ! grâce ! pitié !
Non ! non !
Eh bien ! écoute ceux-là.
Ceci est pour couper l’organe du sexe.