Que faire ? que faire ? Ah ! si j’avais de l’eau bénite !
Par le sel, par l’eau, par la terre, par le ciel, par l’air et par le vent, la tristesse, la bassesse, l’humiliation, l’oppression et la condamnation de nos pères sont parties dans la mission qui est venue.
Baptisons les morts avec le baume, afin que la pourriture aussi soit rachetée du péché.
Hohé ! Jérusalem de Judée, retire-toi de ta colline et fais place à la Jérusalem des cieux, qui va descendre dans la nuit comme une aurore qui s’allume.
Que la foi soit dans nos cœurs, même quand les lèvres la démentent ! Pourvu que votre croyance reste debout, agenouillez-vous devant les idoles. Qu’importe le reste ! mangez des viandes impures, pourvu que l’esprit ait faim du verbe ; blasphémez, pourvu que vous vous agenouilliez. Phinees adora Diane et saint Pierre renia Jésus. Car le martyre est impie, la convoitise et le désir de la douleur une tentation de l’enfer, car celui qui court après et qui dit : « Je voudrais souffrir » est tenté par Satan. Les yeux sont faits pour regarder la lumière, les dents pour broyer la viande, la peau des mains pour palper les tissus, l’organe du sexe pour se réjouir sur la femelle. Pourquoi veilles-tu dans les ténèbres ? Pourquoi tes dents claquent-elles à vide ? pourquoi fermes-tu tes poings crispés ? pourquoi la moelle de tes reins frémit-elle de colère ?
La solitude est stérile, le nombre un n’a rien créé, Dieu s’est uni à sa parole, le Christ s’est marié à l’Église, l’homme se marie à la femme ; elle est la fécondation, la joie, l’assouvissance, les portes de l’infini sont au fond de ses yeux et la félicité sommeille assise entre ses seins.