Quand le Fils s’en détacha pour devenir Jésus, il resta donc deux tiers de Dieu, et puisque Jésus était vraiment Dieu, quoiqu’étant homme, où était Dieu tandis qu’il vivait ? que faisait Dieu lorsqu’il mourut ? où était-il quand il est mort ? car il est mort.
Et ressuscité.
Mais s’il était avant la vie, il n’eût pas besoin de ressusciter, pour être de nouveau après la mort. Qu’a-t-il fait de ce corps humain ? est-il avec lui ? Qu’est-il advenu de son âme humaine ? l’a-t-il rattachée à son âme de Dieu ? Ce serait donc un homme qui serait Dieu, qui s’ajouterait à Dieu, un Dieu qui serait chair, et comme il n’est qu’un avec le Père et l’Esprit, le Père et l’Esprit seraient chair, tous seraient chair : il n’y aurait que la chair !
Non, non, tout esprit.
En effet, car Jésus est Dieu, donc Dieu est esprit. Mais Jésus naquit, mangea, marcha, dormit, souffrit, mourut, et il était esprit ! Est-ce que l’esprit naît quelque part ? est-ce qu’il souffre ? est-ce qu’il mange ? est-ce qu’il dort ? peut-il mourir ? et il est mort pourtant ! Jésus n’a donc éprouvé ni la naissance ni la mort, ou bien il n’était pas esprit.
C’est l’homme en lui qui a souffert.
Et non le Dieu, cela est sûr ! un homme souffre, en effet, mais Dieu !… Alors, s’il n’était qu’homme, beau mérite à lui de subir ce que la nature humaine est forcée de subir ! S’il eût été Dieu, il n’eût pas souffert véritablement.
Mais oui, il était Dieu.