Si tu n’avais pas donné ton bien aux pauvres, il te resterait quelque chose dans ta vieillesse, car tu mourras de faim.
Avec ton argent, tes excellents frères se grisent maintenant dans les tavernes, ou se font dire la bonne aventure par des sorcières.
Et c’est toi par là qui es la cause de leur perdition : l’aumône est corruptrice.
Il eût été plus sensé de garder tes arpents de terre, de les cultiver de ton mieux ; bien organisée, la ferme t’eût rapporté beaucoup, elle se serait agrandie, tu aurais acheté d’autres champs, tu aurais labouré, semé, récolté, entassé.
Tu aurais des celliers pleins.
De beaux herbages où rumineraient les bœufs ; tu te serais promené dedans, tu aurais eu des lavoirs pour tes brebis.
Et tu aurais fait la sieste, couché sur leurs toisons.
Pendant qu’à la maison les esclaves auraient travaillé à toutes sortes de métiers… et tu serais devenu riche !
Eh ! l’eussé-je voulu, le pouvais-je ? est-ce que je m’entendais à ces choses-là ?