Page:Gustave Flaubert - Œuvres de jeunesse, III.djvu/365

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ismène trouve que les dieux l’ont bien puni. — Ses forfaits.

Mariage d’Hermance et de Jenner.

Ismène demande alors qu’il lui soit permis d’épouser le garde.

Gonnor y consent.

Joie générale. — Vers qui enveloppe :

… Après tant de travaux,
Allons tous dans l’amour oublier tous nos maux ;

ou

… Puisqu’en ce jour
Les justes dieux enfin récompensent l’amour.


Nous donnons les quelques scènes écrites des actes non développés.

Dans l’acte Il, à la 1re scène, monologue d’Agénor.

Agénor entre, portant à la main un immense bocal.
Agénor doit avoir des cheveux très crépus.

Ministre diligent d’un maître qu’on révère,
Je prépare aux douleurs un baume salutaire,
Et ce vase puissant que je tiens dans mes mains
Enferme en son cristal la santé des humains.
Ah ! plutôt, que ne puis-je au monde que j’abhorre
Ouvrir, comme un volcan, la boîte de Pandore,
De l’aveugle destin jeu moqueur et fatal,
Qui fait porter le bien par qui cherche le mal !
Mais je redoute en vain l’effet de ce breuvage :
Gonnor a contre lui le fardeau de son âge,
Et, malgré ses efforts, Jenner ne pourra pas
Arracher le vieillard aux portes du trépas…
Pourtant dans ce palais on le voit, à chaque heure,
Du père qui languit à la fille qui pleure
Prodiguer avec art, doublement agité,
Le remède au mourant, l’espoir à la Beauté !…
Mais un penser nouveau s’éveille dans mon âme :
Ne vient-il en ces lieux que poussé par sa flamme,
Et cet empressement qu’il montre nuit et jour
N’est-il qu’un masque impur pour voiler son amour ?
Car ce n’est pas à moi, qui l’épiai sans cesse,
Qu’il pourrait de son cœur cacher la folle ivresse ;