Page:Gustave Flaubert - Œuvres de jeunesse, III.djvu/357

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ACTE II.

I

Agénor, aide et élève de Jenner, vient, envoyé par son maître, porter au malade une potion bienfaisante. Il tient cette potion dans ses mains, il doute qu’elle serve à grand’chose. — Pourquoi Jenner vient-il si souvent chez Gonnor ? ce n’est pas seulement l’humanité qui l’y appelle, mais aussi l’amour ; car il a découvert la flamme qu’il nourrit pour Hermance. — Agénor a de l’ambition, il gagne peu à aller faire des saignées et lever des vésicatoires ; or, comme il a de l’ambition, il a résolu de découvrir la chose à Elfrid dans l’espérance qu’il en sera largement récompensé. — Il déteste d’ailleurs Gonnor, Jenner, Hérmance, tout le monde, et lui-même. — Il va donc porter la potion au vieillard fébricitant, mais il regrette qu’elle ne soit pas nuisible.

Puissent tous les venins que mon noir cœur distille
Empoisonner Gonnor et perdre sa famille !

II

Elfrid arrive sur ces entrefaites, Agénor lui raconte comment il a entendu des soupirs, des sanglots dans l’ombre des nuits,

Quand Jenner languissant exhalait ses ennuis ;

comment, un jour, il a surpris des vers amoureux que Jenner écrivait et où le nom d’Hermance était mis en acrostiche. — Surprise et fureur d’Elfrid, il fait de grandes promesses au traître : ce sera lui qui sera le médecin de ses écuries et qui soignera ses vassaux ; il le poussera dans les concours et l’aidera de l’influence de son nom. — Après quoi il sort pour courir à la vengeance.

Pars, illustre guerrier…

III

Agénor seul.

IV

Jenner arrive. — Condescendance hypocrite d’Agénor. — Qu’il est heureux de servir sous un maître tel que lui ! — Pendant qu’il parle, Ismène apparaît rapidement au fond et sort aussitôt pour prévenir de l’arrivée de Jenner.