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Mais, attiré par ce vacarme, le Sultan paraît. — Son étonnement stupide en voyant Pierrot entre ces deux femmes qui se le disputent, et le tirent chacune de leur côté, en embrassant chacune une joue. — Quand il a deviné de quoi il s’agit, il frappe du pied la terre avec fureur. — Il siffle dans un petit sifflet. — À ce signal, six eunuques noirs arrivent.


Scène IV.

Trois se saisissent de Pierrot, de Colombine et de la Sultane, et les trois autres s’en vont, sur un signe du Sultan…


Scène V.

… Qui, par des gestes furieux, annonce bien clairement aux coupables leur mort prochaine.


Scène VI.

Les trois eunuques rentrent, apportant deux sacs et un énorme rasoir. — Les deux femmes sont mises chacune dans un sac, et les esclaves vont les emporter ; — quand le Sultan ordonne, pour l’exemple, qu’on leur découvre la tête et qu’elles restent là, afin d’être témoins du supplice de Pierrot.

Alors on va pour déshabiller Pierrot. — Un des esclaves porte la main sur un des boutons de sa culotte ; — tandis qu’un autre approche le sabre. — Pierrot pousse des cris ; — il joint les mains ; — il demande grâce et déclare qu’il aime mieux mourir, cependant que les deux femmes s’agitent dans leurs sacs, en hurlant de désespoir.

Le Sultan, miséricordieux, lui accorde la faveur du trépas, et pousse même la condescendance jusqu’à lui laisser choisir son supplice.


Scène VII.

Donc, on apporte un pal, un sabre démesuré, et une longue corde à puits, que l’on attache à une branche d’arbre.

Pierrot, sommé d’opter au plus vite, va d’abord passer sa tête dans le nœud de la corde ; — tire un peu ; — fait une grimace ; — et exprime clairement qu’il ne veut pas.

Deux nègres l’enlèvent et le suspendent sur le pal. — Il fait des mouvements tortueux de la croupe pour se l’enfoncer dans le cul. — Son effroi à la première sensation. — Enfin il déclare qu’il aime mieux le sabre.