et fumant une pipe démesurée que porte un enfant noir. — Il a une longue barbe blanche, une tunique qui flotte, un riche turban. — Il s’avance et, avec un petit lorgnon, considère attentivement toutes les femmes, exprimant par des gestes divers ce qu’il pense de chacune d’elles. — Enfin il s’arrête à Colombine, avec des démonstrations de satisfaction. — Pierrot, dans son coin, se démène. — Le Sultan tire un mouchoir de sa poche et le jette à Colombine. — Elle tombe à genoux dans une pose extatique en joignant les mains. — Mais la Sultane, froissée, s’avance vers le Sultan, qui la repousse dédaigneusement. — Colombine profite de ce jeu pour exprimer à Pierrot furieux qu’il faut céder à la fatalité. — Rage de Pierrot qui tremble. — Cependant il a le temps de donner à Colombine un rendez-vous pour le lendemain, vers un endroit qu’il lui désigne du doigt ; — car ils ont besoin de s’expliquer ensemble.
Quand le Sultan a suffisamment repoussé la Sultane, il part emmenant Colombine. — La Sultane achève de s’évanouir ; — deux femmes la soutiennent.
Scène V.
Mais à peine le cortège du Sultan est-il sorti, qu’elle se réveille tout de suite ; — chasse d’un geste ses esclaves ; — et ordonne non moins rapidement à Pierrot de la suivre dans le Harem. — Pierrot s’y glisse en tapinois, haletant, à quatre pattes.
ACTE IV.
Scène première.
Colombine et Pierrot, après avoir débuté par de violentes invectives, se réconcilient et s’embrassent, chacun ayant à se pardonner bien des choses.
Scène II.
La Sultane se présente. — Elle est en quête de Pierrot ; — elle n’y tient plus ; — elle l’adore. — À la vue du baiser qu’il donne à Colombine, elle entre en frénésie. — Elle se jette sur Colombine, prête à l’étrangler de ses deux mains. — Pierrot fait des efforts pour les réconcilier.