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UNE NUIT DE DON JUAN.

I

Le faire sans parties, d’un seul trait.

Commencement mouvementé comme action, — en tableau deux cavaliers arrivent sur les chevaux essoufflés. Aperçu de paysage, mais pas encore trop indiqué, seulement comme lumière, dans les arbres ; — on laisse paître les chevaux dans les broussailles, — ils s’y empêtrent la gourmette, etc. — Cela au milieu du dialogue, coupé, de temps à autre, par de petits détails d’action.

Don Juan se déboutonne et jette son épée qui sort un peu du fourreau sur le gazon. — Il vient de tuer le frère de dona Elvire. — Ils sont en fuite. — La conversation commence par des aigreurs et des brusqueries.

Paysage. — Le couvent derrière eux. — Ils sont assis sur une pelouse en pente sous des orangers. — Cercle des bois autour d’eux. — Terrain d’une pente légère devant eux. — Horizon de montagnes pelées par le sommet. — Coucher de soleil.

Don Juan est las et s’en prend à Leporello. — Mais est-ce ma faute, la vie que vous menez et me faites mener ? — Eh bien, la vie que je mène, est-ce ma faute aussi ? — Comment, ce n’est pas votre faute ! — Leporello le croit, car il lui a souvent vu de bonnes intentions de mener une vie plus rangée. — Oui, et le hasard en dispose autrement. Exemples. — Leporello reprend les exemples : désir qu’il a de connaître à toutes les femmes qu’il voit, jalousie universelle du genre humain. — Vous voudriez que tout fût à vous. — Vous cherchez les occasions. — Oui, une inquiétude me pousse. Je voudrais… aspiration. — Moins que jamais il ne sait pas ce qu’il voudrait, ce qu’il veut. — Leporello depuis longtemps ne comprend plus rien à ce que dit son maître — Don Juan souhaite d’être pur, d’être un adolescent vierge. — Il ne l’a jamais été, car il a toujours été hardi, impudent, positif. — Il a voulu souvent se donner les émotions de l’innocence. — Dans tout et partout c’est la femme qu’il cherche. — Mais pourquoi les quittez-vous ? — Ah ! pourquoi ! — Don Juan répond par l’ennui de la femme possédée. — Em-