On dit que je vais mourir, et Coitier lui-même l’a dit.
Vous êtes si malade ! et vous souffrez tant !
Et, l’insensé qu’il est, il a renoncé, et il a avoué son ignorance. Je te l’ai toujours dit, Angelo, qu’il en savait moins que toi ; sa science était humaine, la tienne est divine ou infernale, qu’en sais-je ?
Elle est grande, à coup sûr.
Oh ! oui, et plus grande que tu le crois encore. Eh bien, Angelo, tu vas me guérir, n’est-ce pas ? Tu vas me donner un baume contre la mort. Oui, en prenant ce mystérieux bain dans des herbes rouges bouillies avec des têtes d’enfants, le sang se ranime et se rajeunit de vingt ans. Si tu veux, je vais dire à Tristan… en peu de temps…
C’est impossible, sire.
Impossible, encore ! Mais tu veux donc que je meure aussi ? car ils se sont tous conjurés, les misérables !… mourir ! Eh quoi, cet élixir de longue vie inventé par un seigneur espagnol, qui fait vivre des siècles, si bien qu’enterré, on remue encore dans le cercueil et que les vers ne viennent pas, est-ce que tout cela est un mensonge ?